"Deux vieillards mangeant de la soupe" carottes et champignons (Goya)
Ca y est! Je reviens pour de bon! Après cette absence, revenons à quelque chose de plus sain et de plus léger : une soupe! On aimerait que le printemps soit là et se passer d'une soupe, oui mais voilà, ici l'hiver est encore assez présent, impossible de passer outre! Alors les soupes sont encore au goût du jour (Juliette, j'espère que cette soupe te plaira!)! D'ailleurs, la soupe, c'est le plat simple par excellent, un plat que tout le monde mangeait autrefois et qui constituait la base de l'alimentation.
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Francisco de Goya, Deux vieillards mangeant de la soupe, Huile sur toile, Musée du prado, Madrid. |
Pour ces deux vieillards, peut-être pourrait même t-on dire pour ces deux squelettes, la soupe est leur seule nourriture : la nourriture des pauvres mais aussi la seule nourriture pouvant être absorbée par leur bouche édentée. Peint par Francisco de Goya (1746-1828), ce tableau est une caricature de la vieillesse, presqu'un portrait monstrueux. Ces deux vieillards n'ont plus grand chose d'humain si ce n'est le fait de manger une soupe. Sur un fond très sombre se détachent, les deux têtes ou les deux crânes, leur peau est étirée sur leur squelette, les yeux sont caves, leur front lisse est dégarni. Ils n'ont plus grand chose de vivant. Ce genre de réprésentations qu'affectionne Goya est un miroir de la misère et de la cruauté humaine mais aussi un miroir de la faiblesse humaine se reflétant sur leurs visages, comme s'ils s'accrochaient à la vie en se nourrissant de la seule chose qu'ils peuvent manger : la soupe.
La présence de la mort et la vieillesse de l'homme sont des thèmes récurrents chez Francisco de Goya mais c'est en même temps un thème qui au cours des siècles préoccupe beaucoup les artistes et les hommes en général. La perception de la vieillesse est rarement positive. Elle signifie généralement décadence et inspire le dégoût. Chez Goya, la caricature s'ajoute à cette représentation décadente de la vieillesse, pour une représentation très négative. Pourtant cette "condamnation" ou cette "dénonciation" de la vieillesse se double d'une élégance et d'un raffinement dans le style qui renforce l'effet grinçant de ses oeuvres encore accentué par la finesse et la transparence du clair-obscur. Cela donne cette majesté, cette grandeur qu'un style plus lourd ou plus brut n'aurait pas su rendre.
Au début du XIXème siècle, le romantisme remplace le néoclassicisme avec l'exacerbation des passions, du "moi" en souffrance, des tourments et des extases de l'âme, la nostalgie des moments passés, un goût prononcé pour la solitude... Francisco de Goya montre grâce à ses caricatures à la fois dénonciatrices mais néanmoins réalistes la manière dont est perçue la vieillesse, préoccupation centrale des artistes romantiques.
Heureusement pour nous, nous ne ressemblons pas encore à ces vieillards lorsque nous dégustons notre soupe, ça n'est pas le seul mêt que nous pouvons manger...C'est sans doute pour cela que nous apprécions tant la soupe...
Ingrédients :
- 1 oignon
- 10 à 12 champignons assez gros
- 3 belles carottes
- 1 cube de bouillon de légume
- Poivre
- 100 ml Crème liquide
- Persil
- 1 cuillère à soupe d'huile d'olive
Préparation :
Emincer l'oignon, couper les champignons en lamelles et les carottes en rondelles.
Faire revenir l'oignon émincé dans l'huile d'olive.
Ajouter les carottes, les faire suer 2 à 3 minutes.
Ajouter les champignons et le cube de bouillon de légumes.
Recouvrir d'eau.
Faire cuire trois quart d'heure à feu doux.
Retirer 1 à 2 louches de liquide.
Mixer finement le tout et ajouter ensuite 75 ml de crème liquide (ou plus!)
Servir et décorer d'un filet de crème liquide et de persil ciselé.
Bon appétit!